Automate chargé de la manutention dans l'Hôtel Lapis, un établissement prestigieux permettant également les volontés les plus folles des clients. J'ai travaillé pendant 6 ans sans jamais en sortir, étant considéré comme une simple machine utilisée comme main d'œuvre bon marché et fiable.

D'une taille de 2 mètre pour 135 Kg, sans signe distinctif, un visage lisse comme un miroir, ma fonction était toute tracée: fort, pas reconnaissable, la majorité des clients ne me considéraient même pas. Une machine, une fonction. L'équation paraissait juste.

La clientèle était composée quasi-exclusivement d'elfes, mais vu mon affectation, mon travail consistait à préparer les chambres selon les désirs des clients, en installant les meubles et décorations appropriés.

Monsieur Zebediah, diplomate raffiné qui prenait plaisir à faire changer l'agencement de sa chambre trois ou quatre fois par nuit et me faisait bouger les meubles millimètre par millimètre jusqu'à ce que tout soit à sa convenance, tout en racontant ses étranges épopées dans des pays lointains, m'avait pris en affection, l'un des seuls clients à considérer une main d'oeuvre de ma condition comme consciente. Il m'a donc conseillé de suivre ma voie dès que je serai libéré de mes tâches, si cela pouvait arriver un jour, et m'a nommé “Lester” même s'il n'a jamais eu l'occasion de me donner la raison du choix de ce nom.

Quelques temps plus tard, j'ai ressenti comme un malaise, et me suis réveillé des centaines d'années dans un laboratoire, entourés d'humains qui étudiaient ma mécanique, et avaient réussi à me remettre en fonction.

Nous avons réussi à communiquer après un très long travail, ils m'ont raconté m'avoir trouvé dans les ruines Elfiques de l'île Thermale, et qu'un certain Matthias Mayford m'avait envoyé comme sujet d'étude.

Une fois sorti du laboratoire, les scientifiques ayant débattu sur le fait de garder une entité consciente contre son gré, je décidai de m'engager dans la Genjor afin de pouvoir retourner sur les Espadonnes et découvrir ce qu'il m'est arrivé.